Méthode syllabique

Publié le par arbobo

Difficile d'échapper à notre enfant, je veux dire nous enfant, heu, attendez, je vais y arriver, à l'enfant qui est en nous (purée non c'est pas ça)....
Bref, petit on aimait la purée et le steak haché, pis on s'est mis aux petits plats en sauce, et voilà qu'un beau jour on redécouvre les saveurs d'antan : haché-purée!

voilààààààà, dit comme ça c'est déjà plus simple :-)


Ecoutez ici pendant votre lecture.
Ce n'est pas aujourd'hui que je parlerai des pépites des années 80 que j'ai laissé passer et auxquelles je me suis mis récemment.
J'ai expliqué en longueur de quelle manière je me suis mis du jour au lendemain à avoir des attentes plus importantes et des goûts plus fermes en musique, vers 15 ans. Mais avant ce qui m'a formé à ce moment là, le rock "indépendant", je baignais déjà dans la musique. Celle de potes et de leurs parents (Neil young, Pink floyd), mais aussi et surtout celle des mes frères et soeurs, Supertramp, AC/DC, et plus encore les tubes 80s, en particulier les morceaux funky. Ce qu'on appelle funk dans les années 80 est souvent bien loin, musicalement, de ce qu'est le funk des années 70.
Le funk 80s, en particulier, est souvent un funk de blancs (chose encore rare dans les 70s), ce qui change pas mal de chose et permet des croisements inédits comme les mancuniens A Certain Ratio, qui furent une réussite. Dans l'ensemble, si je m'en tiens à cette étiquette "funky", les 80s ne soutiennent pas la comparaison avec la décennie précédente, mais restons à la question des blancs. Une expression a été forgée, blue eyed soul, pour désigner les blancs qui font de la soul et du funk. L'article de wikipedia n'est pas très satisfaisant mais il n'est pas faux, c'est déjà ça.

Le funk, on le trouve dès le tournant 70-80 comme ingrédient de musiques plus composites, chez les Talking Heads notamment dès 1977. Laissons de côté Prince, que je ne vénère pas mais qui tient une place considérable et a maintenu parfois le funk sur ses seules épaules durant la décennie. Sans même compter les funks à part entière de Gainsbourg ou de Jamiroquai, les 80s sonnaient funk dans pas mal de tubes, de Chacun fait c'qui lui plait à Paris latino en passant par Lime, Pino d'Angio, ou les monstrueux Last night a dj saved my life ou Another one bites the dust. Le riff de gratte haut perchée de Paris latino est typique du funk 80s, dont c'est même un gimmick.

A l'époque, donc, et des années durant, j'ai écouté 2 ou 300 fois un album des britons ABC, Lexicon of love, qui contient des merveilles comme Tears are not enough. C'était mon haché-purée à moi :-)
Pendant plus de 10 ans je n'ai pas écouté cet album, que j'ai maintenant à nouveau. L'album date de 1982 et le plaisir est intact. En concert ils poussaient d'ailleurs un poil plus loin la basse funk, avec un certain bonheur. Ama-L nous a fait découvrir ce site où l'on peut entendre gratuitement pas mal de concerts.
Toute la production d'ABC n'est pas à la hauteur, et s'il faut écouter cet album, les autres sont dispensables (je crois qu'ils ont fait 3 albums). Désolé, vraiment, mais Tears are not enough n'est pas encore dispo sur radio-blog. Faites un tour par ici, ou écoutez le concert à Boston de 1983 ici (en évitant l'ouverture, par pitié, et droit à Show me), la qualité de l'enregistrement et en particulier de la voix est assez bluffant.

Je ne dédaigne pas ces groupes des années 80, qui n'ont pas marqué l'histoire de la musique mais on fait des trucs bien, datés, plombés par leur esthétique arty déjà vieillote (Mondino lui-même a pris un sacré coup de vieux). Esthétique qu'on découvre mi-amusé mi-navré sur des chaines comme VH1 ou sur youtube. La pochette de Lexicon est une catastrophe, mais les morceaux n'en sont pas moins bons pour autant, si l'on réussit à s'abstraire du contexte pourrave qui sent le skaï et les albums Panini. Martin Fry a fait du sacré boulot sur ce disque et je maintiens qu'il donne de la puissance à ces titres bien balancés.

PS : amende honorable, certains commentaires teasers que j'ai fait ont pu laisser entendre que je ferais un gros article sur le funk qui tue. Désolé cher funkateers, mais vous pouvez vous consoler avec mes articles précédents (soul et fiunk confondus) ici, , encore ici, et puis et et , et puis et et et et . A part ça, c'est tout :-)

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A
salut rocky V, et mreci !je n'ai pas le maxi dont tu parles, tu as fait le tour des sites spécialisés en vente et échange de vinyls?(faudra que je ponde un billet là-dessus un jour, parmi tant d'autres articles promis et en projet)
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F
J'ai adoré l'article et les comm qui ont découlé.<br /> <br /> Je vais vous parraître HS mais j'suis arrivé ici en cherchant vainement une rareté : un remix de the Lexicon of love fais dans la même période par un DJ français (me semblait-il) où notemment il samplait le rire du bébé.<br /> J'ai fait l'erreur de ne pas acheter le maxi-45 à l'époque, je le regrette depuis 25ans !!!
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S
De rien, je découvre depuis peu des blogs comme le tien et je me dis que le discours le plus pertinent sur la musique n'est plus l'apanage des revues papier. C'est peut-être aussi dû à la forme blog qui permet des réactions, de poursuivre le débat, voire parfois de dévier sacrément...
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A
au fait ska merci pour le comm, c'est pour lire ça que j'ai fait ce blog, c'est colol quand c'est le cas
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A
voilà, c'est ici que je voulais poster ça :<br /> un oubli de taille dans les blancs becs que je mentionne : Etienne Daho, dont certains des titres les plus anciens sont super funky et très réussis,je pense en particulier à Il ne dira pas, morceau maousse tiré de son premier album
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