Chambre avec vue
A une époque où mon argent de poche était encore maigre, et où un magasin de disques de ma ville soldait ses vinyls à tour de bras, j'ai pu acheter au pif, souvent sur la seule pochette, des galettes à bas prix.
Neuves, pochette abimées, mais peu importe.
C'est comme ça qu'on peut faire des découvertes. Comme The Room, groupe new wave anglais dont j'ai l'album de 1982, Indoor fireworks.. J'adore !
Les critiques que j'ai trouvées disent à la fois que c'est un "groupe culte" de Liverpool (ce qui évidemment ne veut rien dire), et font la fine bouche sur ce premier album, qui a eu 2 successeurs. Malheureusement je ne connais que celui-ci, et je vois mal ce qu'on peut lui reprocher.
Hormis le rattachement à la scène new wave, qui va plutôt de soi à l'écoute, on ne trouve pas tant que ça à se mettre sous la dent dans les articles. Alors je dois vous aider un peu. Enfin, si on peut appeler ça de l'aide, vu que la référence la plus proche me paraît être Echo and the Bunnymen. Logique, puisque le groupe de Ian McCulloch est lui aussi de Liverpool et a commencé à peu près en même temps, nous donnant au passage des disques à chérir comme Crocodiles ou le fameux single the killing moon.
Le chant languide aux notes tendues pourait faire penser à Joy Division, mais d'assez loin pour l'atmosphère générale. Un côté arty, la pop très écrite aux sonorités travaillées tout en étant un peu chtarbée, m'évoque très vaguement ausis le premier album de Television. Et, pour les instruments (pas la voix du tout) les Psychedelic furs. Oh puis merde, assez de phrases, j'écoute tout ça et je compare.
Verdict. Peu, voire très peu d'entre vous connaissent Crocodiles d'Echo and the Bunnymen. Et il n'est pas trop tard pour bien faire, car c'est un album que j'adore et qui a de quoi vous réjouir, si vous aimez le rock indé et la new wave. Si par bonheur le disque vous plait, vous pourrez vous mettre en chasse de Indoor fireworks, qui lui est un lointain cousin. Pas le genre de cousin dont on a honte, non, plutôt les cousins avec lesquels on construit des cabanes et on se raconte des secrets, mais tout ceci ne vous regarde pas ;-p
Et d'ailleurs certaines guitares rappellent celles de Television, ce qui confirme mes souvenirs. Le groupe a joué en première partie de Tom Verlaine, mais ça n'est pas une garantie de ressemblance musicale brute.
Le plus étonnant en comparant Indoor fireworks et Crocodiles, c'est qu'on y trouve le même cocktail de pop froide retenue, et de rock basique un peu vaudou (comme celui de Monkeys). Mes souvenirs et ma connaissance de la période ayant plein de trous, et n'allant pas jusqu'à Clan of Xymox ou Gang of Four, ou Aztec camera souvent cité à leur endroit, je ne vous dirai pas s'il y a des ressemblances. En tout cas on est clairement plus du côté du rock de Echo que de celui plus new wave de Joy ou Cure.
La différence tout de même, d'où mon épithète plus haut, c'est la lenteur sombre de the Room. Et puis, les percussions sont plus variées et travaillées que le tac-tac de batterie de tous ceux que je viens de citer (quoique Joy div ait été exemplaire de ce côté là).
J'ai pensé un moment illustrer avec Dave Jackson mon billet sur les artistes aux vies successives. Fondateur de the Room, après la fin du groupe il part avec la bassiste Becky Stringer créer Benny profane, groupe que je n'ai jamais entendu mais qui était parait-il un des chouchous de John Peel et qui cotoya même My bloody Valentine (à l'écoute de the Room, ça n'a rien d'étonnant). Vous allez rire, mais sur un de leurs premiers morceaux joue un membre de ... Echo & the Bunnymen ;-) (Will Sargeant, en l'occurrence). Ca se voit que je me documente au fur et à mesure que j'écris mon billet, ou pas?
Après le nouvel échec de leur groupe, Jackson et Stringer ont formé les Dead Cowboys. Toujours une bonne basse comme aux débuts, et un air de famille, plus rock qu'avant (un brin à la Ride, en moins puissant et matiné de Depeche Mode). C'est vraiment une histoire à épisodes, et nous voilà loin du Indoor fireworks des débuts. Qu'il serait dommage d'oublier parce que ce disque vaut le coup. C'est un disque daté par son époque mais qui supporte bien les ans et la réécoute. D'ailleurs ça fait 15 ans que je l'écoute.
Neuves, pochette abimées, mais peu importe.
C'est comme ça qu'on peut faire des découvertes. Comme The Room, groupe new wave anglais dont j'ai l'album de 1982, Indoor fireworks.. J'adore !
Les critiques que j'ai trouvées disent à la fois que c'est un "groupe culte" de Liverpool (ce qui évidemment ne veut rien dire), et font la fine bouche sur ce premier album, qui a eu 2 successeurs. Malheureusement je ne connais que celui-ci, et je vois mal ce qu'on peut lui reprocher.
Hormis le rattachement à la scène new wave, qui va plutôt de soi à l'écoute, on ne trouve pas tant que ça à se mettre sous la dent dans les articles. Alors je dois vous aider un peu. Enfin, si on peut appeler ça de l'aide, vu que la référence la plus proche me paraît être Echo and the Bunnymen. Logique, puisque le groupe de Ian McCulloch est lui aussi de Liverpool et a commencé à peu près en même temps, nous donnant au passage des disques à chérir comme Crocodiles ou le fameux single the killing moon.
Le chant languide aux notes tendues pourait faire penser à Joy Division, mais d'assez loin pour l'atmosphère générale. Un côté arty, la pop très écrite aux sonorités travaillées tout en étant un peu chtarbée, m'évoque très vaguement ausis le premier album de Television. Et, pour les instruments (pas la voix du tout) les Psychedelic furs. Oh puis merde, assez de phrases, j'écoute tout ça et je compare.
Verdict. Peu, voire très peu d'entre vous connaissent Crocodiles d'Echo and the Bunnymen. Et il n'est pas trop tard pour bien faire, car c'est un album que j'adore et qui a de quoi vous réjouir, si vous aimez le rock indé et la new wave. Si par bonheur le disque vous plait, vous pourrez vous mettre en chasse de Indoor fireworks, qui lui est un lointain cousin. Pas le genre de cousin dont on a honte, non, plutôt les cousins avec lesquels on construit des cabanes et on se raconte des secrets, mais tout ceci ne vous regarde pas ;-p
Et d'ailleurs certaines guitares rappellent celles de Television, ce qui confirme mes souvenirs. Le groupe a joué en première partie de Tom Verlaine, mais ça n'est pas une garantie de ressemblance musicale brute.
Le plus étonnant en comparant Indoor fireworks et Crocodiles, c'est qu'on y trouve le même cocktail de pop froide retenue, et de rock basique un peu vaudou (comme celui de Monkeys). Mes souvenirs et ma connaissance de la période ayant plein de trous, et n'allant pas jusqu'à Clan of Xymox ou Gang of Four, ou Aztec camera souvent cité à leur endroit, je ne vous dirai pas s'il y a des ressemblances. En tout cas on est clairement plus du côté du rock de Echo que de celui plus new wave de Joy ou Cure.
La différence tout de même, d'où mon épithète plus haut, c'est la lenteur sombre de the Room. Et puis, les percussions sont plus variées et travaillées que le tac-tac de batterie de tous ceux que je viens de citer (quoique Joy div ait été exemplaire de ce côté là).
J'ai pensé un moment illustrer avec Dave Jackson mon billet sur les artistes aux vies successives. Fondateur de the Room, après la fin du groupe il part avec la bassiste Becky Stringer créer Benny profane, groupe que je n'ai jamais entendu mais qui était parait-il un des chouchous de John Peel et qui cotoya même My bloody Valentine (à l'écoute de the Room, ça n'a rien d'étonnant). Vous allez rire, mais sur un de leurs premiers morceaux joue un membre de ... Echo & the Bunnymen ;-) (Will Sargeant, en l'occurrence). Ca se voit que je me documente au fur et à mesure que j'écris mon billet, ou pas?
Après le nouvel échec de leur groupe, Jackson et Stringer ont formé les Dead Cowboys. Toujours une bonne basse comme aux débuts, et un air de famille, plus rock qu'avant (un brin à la Ride, en moins puissant et matiné de Depeche Mode). C'est vraiment une histoire à épisodes, et nous voilà loin du Indoor fireworks des débuts. Qu'il serait dommage d'oublier parce que ce disque vaut le coup. C'est un disque daté par son époque mais qui supporte bien les ans et la réécoute. D'ailleurs ça fait 15 ans que je l'écoute.