The Gossip, jackpot au Nouveau Casino

Publié le par arbobo

Lu dans un gratuit le jour du concert : "ce n'est sans doute pas de sitôt qu'on reverra the Gossip dans une petite salle parisienne".

Je suis du même avis, et d'autant plus content de les avoir vus. Ils repassent en novembre à la Cigale pour le festival des Inrocks. Ne manquez pas ça. La (petite) salle n'était pas encore pleine pour la 1e partie, 10Lec6, un quatuor punk intéressant sur disque mais qui a eu du mal à se chauffer sur scène. Dès qu'ils versaient dans une veine plus Clash ils devenaient bons, mais à part la toute fin le public n'a pas tellement accroché. Beth Ditto dit que c'est son groupe français préféré, ce qui devrait être un gage de qualité, mais je ne suis pas obligé d'avoir exactement les mêmes goûts qu'elle.

beth-ditto.jpgLe concert a d'abord durée une toute petite heure. Avant de nous laisser, Beth Ditto reste seule en scène et nous propose de lui chanter une chanson. Le public conquis ne demande qu'à lui faire ce plaisir, et dès qu'elle fredonne La vie en rose, nous chantons en choeur, presque surpris de connaître si bien les paroles (à par la fin qui cafouille un peu ^^ ). Mais si cette fin aurait été très jolie, elle aurait aussi été prématurée, et le groupe reprend au complet ce qui s'avère Psycho killer des Talking heads, un de mes morceaux préférés. Le titre basculle progressivement pour laisser place à leur tube énormissime, Listen up. L'ovation et l'insistance du public sont telles qu'on aura droit à un second rappel, que je n'ai pas reconnu, et qui clôt finalement plus d'une heure et demi de concert. Agrémenté au milieu, "do you like Wham?", d'une reprise trash très personnelle de Careless whisper :-)


On sort rassasié, et les oreilles en compote. Sérieux, il va falloir que je cesse d'oublier mes bouchons d'oreille quand je vais au concert. J'ai une autre réserve sur le son, car malgré la bonne acoustique de la salle la voix de Ditto était presque couverte dès que le jeu montait en puissance. Dommage, car les bons ingés sons savent remédier au syndrôme du potentiomètre des guitaristes (symptôme : chercher la graduation 11 sur le bouton du volume).

brace-payne.jpgMalgré tout, c'était un concert fabuleux. Carrément. Construit autour du dernier album Standing in the way of control, il a été un concentré d'énergie pure. Hannah Blilie tient bon la batterie, malgré ses tatouages elle reste assez discrète sur scène. Brace Paine, à la guitare et la basse, est une bête de scène. Cheveux à la Mick Hucknall des grands jours, jean slim, et énormes lunettes blanches empruntées à Michou, il attire le regard et dès les premiers riffs nous fait bondir partout.

Avec une batterie, une guitare et une voix, the Gossip réussit à avoir un son plein, massif, percutant. Et sur scène c'est encore plus agressif qu'en disque. Grâce à Brace, et évidemment à Beth Ditto. Après des années de quasi anonymat, elle porte aujourd'hui la notoriété du groupe sur ses confortables épaules. Elle est clairement la nouvelle diva indé, la chanteuse punk du moment. Sur la petite scène du Nouveau Casino, elle est aux anges, ravie d'être à Paris, et sur une scène où elle peut toucher le public, chanter penchée à quelques centimètres de nous, puis finalement se mêler à nous et claquer la bise à qui mieux mieux. Beth Ditto est une chanteuse physique. Indépendamment de ses rondeurs, c'est par son attitude qu'elle est ultra charnelle, cherchant constamment l'échange avec le public, et se comportant un peu comme chez elle, que ce soit en rotant fièrement au micro (Shawn Mc Gowan, salut à toi) ou en finissant le concert en soutif, ce qui est devenu une de ses marques de fabrique. Ce punk-rock remue tellement des hanches que je propose de le baptiser hot-punk. Ce sera ma contribution à la tradition si anglaise d'invention de noms de genres musicaux ^^

gossip-invasion.jpgLa côte d'amour de Beth Ditto est impressionnante. Lorsqu'elle lance une adresse aux "filles grosses", lorsqu'elle fait monter une puis 5 ou 6 filles sur la scène pour un tronitruant Standing in the way of control, la salle réagit immédiatement, séduite. On trouve gentiment mélangés dans le public jeunes et quarantenaires, homos, hétéros et autres combinaisons, the Gossip propage une atmosphère, un état d'esprit chaleureux, ouvert, la puissance énorme de leur musique a malgré tout quelque chose de rassembleur. Je crains qu'une salle trop grande ne casse ce bel esprit, or tout porte le groupe vers le succès.

C'est bien simple, the Gossip sur scène est un groupe irrésistible.

Irrésistible !

Publié dans concerts

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L
J'aurais bien aimé être là ( surtout avec 10LEC6 en première partie ) mais le nouveau casino étant la salle la plus dangereuse pour les oreilles après La flèche d'or et le point FMR...
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A
merci baronne.parmi les liens de mon compte-rendu, il y a la chronique que j'avais faite du disque il y a 1 an :http://arbobo.over-blog.com/article-3728713-6.htmlles textes oranges (et la plupart des photos) pointent vers des liens.à bientôt.
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A
Grrrrr, je regrette vraiment de les avoir manqués aux Eurocks l'an dernier ! (mais bon, il y avait les Strokes en même temps, quel choix cornélien...)Sinon une petite chronique du disque : http://classeoucrasse.over-blog.com/article-12444210.html
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A
eh oui, 2 ans après la sortie de l'album (le 5e), ça monte :-)merci de l'info ptilou  !
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P
Tiens Gossip, une chronique détaillée entendue ce jour sur Fce Info... on en parle donc de ce groupe !
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